Le domaine phare de la Bourgogne continue son parcours sans faute et les 2015 dégustés en fûts ne terniront pas la légende ! Aubert de Villaine et Henri-Frédéric Roch l’administrent avec autant de passion que de modestie et le grand Bernard Noblet veille à tout en cave. Le résultat est une continuité unique de vins exceptionnels pour tous les crus, et dans chaque millésime une expression du potentiel de l’année d’un naturel confondant. La commercialisation de vins aussi recherchés est hélas un casse-tête que les administrateurs déplorent. Leur suivi aussi sévère que possible des ventes en première main et les prix fort élevés n’arrêtent pas les spéculateurs, ni les contrefaçons. Contrairement à d’autres millésimes qui imposent l’attente, 2015 pourra séduire jeune voire très jeune. Les chanceux qui pourront en acquérir quelques bouteilles seraient pourtant bien avisés d’en conserver une partie. Le domaine dispose d’une incroyable collection de grands crus. Au sommet, la romanée-conti développe son incroyable bouquet et sa plénitude de constitution sans égale. La tâche, moins avancée en vin jeune ne cède rien en volume de bouche. Le richebourg joue l’ampleur, l’opulence, les muscles quand la romanée-saint-vivant est plus ambivalente, habituellement délicate et austère dans ses premières années mais exceptionnellement tentatrice en 2015. Les échezeaux et grand-échezeaux sont au sommet de ces appellations avec pour ce dernier un 2015 très mûr. Le corton justifie pleinement cette année d’être un assemblage des trois parcelles les plus recherchées dans ce cru. En blanc, le montrachet 2015 tiendra son rôle de dominant mais hélas le 2016 ne sera pas commercialisé, le gel a décidé de le soustraire à la convoitise des amateurs de très grands bourgognes blancs.